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vendredi, 19 octobre 2007

Leçon n° 48 : quitter son poste avec bruit

21cf4563d83076812a9bf75316e404c3.jpgne star ne doit pas stagner au même poste, sauf si avec celui-ci, elle est au sommet de sa gloire. Aux dernières constatations, c'est loin d'être mon cas. Il a donc logiquement fallu que je m'en aille voir ailleurs. Et en prenant à profit certains évènements, je pense avoir plutôt bien réussi.

Tout d'abord, l'émission matinale dans laquelle je joue les bonnes âmes avec mes chroniques sur les associations s'arrêtera sous peu. Non par faute d'audience, mais parce qu'il se murmure dans les couloirs qu'un concept encore plus 'télé-réalitien' pourrait révolutionner les réveils cathodiques. En attendant la dernière, je ne pouvais pas rester les bras croisés.

On m'a justement proposé de co-animer une série de prime time sur des classements divers et variés. Décidemment, ils ne sont jamais à court d'idées aussi stupides qu'inutiles pour combler les cases des programmes télé. Et le pire, c'est que, malgré ce niveau d'intelligence passablement exécrable, les téléspectateurs affluent. Vraiment, je ne comprendrai jamais cet univers, ça me dépasse, et me fait penser que ce n'est pas un si grand mal que de le quitter.

Je n'ai cependant pas quitté la télévision par la petite porte. Tant qu'à partir, autant que ça se sache. Une star ne refuse jamais qu'on parle d'elle en de termes relativement avantageux, c'est un bon moyen d'augmenter sa côté de popularité. Tout s'est passé très vite. J'ai calculé dans ma petite tête par quel moyen tourner la situation à mon avantage afin de ne pas tomber dans l'oubli et donc, de pouvoir retrouver au plus vite du travail par la suite.

Puisqu'il était évident que je ne voulais en aucun cas être mêlée à la télé poubelle, et que de toute façon, le petit écran me sortait par les yeux, j'ai menacé de mettre un terme à mes chroniques si on ne me trouvait pas quelque chose de plus sérieux. Etant une valeur montante, ça les ennuyait tant qu'ils ont fait la concession de m'offrir la présentation exclusive de leurs pseudos supers classements. Ils étaient même prêts à augmenter mon salaire. Formidable non ?

Je me suis payée le luxe de refuser cette offre en or, une star ne doit pas accepter de jouer les potiches pour quelques euros de plus. Maintenant, tout le monde parle de moi. Il faut avouer que les gens sont partagés. Soit ils me trouvent bien bête de passer à côté d'une fantastique opportunité de carrière. Tu parles ! Soit ils admirent le fait que je ne me sois pas laissée acheter par des producteurs avides d'audiences record.

Me voilà donc sans travail fixe puisque j'ai donné ma démission. Mais, je vais attendre un peu, histoire de m'installer dans mon nouvel appartement, puis, j'irai explorer un autre univers. La radio est probablement celui qui me branche le plus. A voir.


Leçon n°47 : tourner dans un clip

fb154d3b3a5970e7a97e3f6ed2ac8fcf.jpga musique est un formidable moyen d'expression car elle touche énormément de personnes. Prenez une chanson anglophone et le monde est à portée de main. Alors, non, bien sûr, je n'ai nulle envie de jouer les chanteuses, ma tendance casserole n'a pas encore disparu. Mais il existe un univers complémentaire à la chanson, pour sa promotion. Celui du clip musical.

Forcément, quand on m'a proposé de tourner dans un clip, je n'ai presque pas réfléchi. J'entends par là que j'ai quand même étudié le contexte musical. Hors de question de jouer les potiches se trémoussant à peine vêtues devant la caméra, sur une plage ou dans une boîte de nuit. J'ai une bonne image à préserver.

Avant d'en dire plus, je me dois peut-être de vous expliquer le pourquoi du comment. C'est fort simple. Les vacances méditerranéennes n'ont pas été bénéfiques qu'à mon bronzage. En effet, elles ont aussi servi à remplir à mon carnet de relations professionnelles. Dont le producteur d'un nouveau groupe anglais, de rock, pour lequel il a bien entendu de grands espoirs. Après tout, c'est la mode. Pour leur premier futur hit, il veut mettre en place une campagne de pub phénoménale et a besoin d'un clip esthétiquement au top. Et il a pensé à moi, logiquement.

Alors, comme Mathieu dirigera le tournage du clip et que je connais son potentiel artistique, j'ai accepté. Je ne sais pas encore à quoi tout ceci ressemblera mais nul doute que ce sera réussi. Ce sera comme un court-métrage, ce qui est nettement suffisant pour que je puisse mettre en avant mes acquis de comédienne.

Et si vous vous demandez encore ce que peut bien m'apporter un tel travail, vous n'avez pas évalué les retombées internationales. Imaginez que ce groupe fasse un carton dans le monde, le clip sera diffusé à grande échelle et mon visage sera à la vue de tous. Dans un monde où la télé est largement regardée, passer en boucle sur les chaînes musicales est une occasion plus que rêvée. Au pire, si le groupe fait un flop, je n'aurai pas pris de risque inutile car ce sera tourné pendant mon temps libre.

Je les ai rencontrés, ces jeunes artistes. Ils sont charmants mais un peu trop commerciaux à mon goût. On fera avec. Fréquenter un groupe de rock, c'est tellement 'in' pour une star. Ça donne un côté cool, un peu provoquant. Cela dit, je n'ai aucune intention de m'affubler d'un côté 'destroy', à fumer comme un pompier, à sortir ivre des soirées et à tabasser tout ce qui tient un appareil photo.

Et si vous pensez que je suis une fille intéressée, je me demande bien ce que vous auriez décidé à ma place. Les rockeurs ont la côte, autant en profiter. Où est le mal ?


Leçon n°46 : devenir expert en déguisement

ecaf4615a420814662a37d6a847a2b25.jpga star aime se déguiser. En effet, elle croit souvent qu’ainsi elle passera inaperçue, mais bizarrement, les paparazzis arrivent quand même à la prendre en photo. Cherchez l’erreur.

En effet, la star n’a plus de notion de normalité. Quand bien même la normalité existe, mais là n’est pas la question. Elle est riche et connue, alors, forcément, elle en perd ses repères et ne sait plus comment se comportent les gens qui n’appartiennent pas à cet univers de gloire et de paillettes.

Ainsi, quand elle veut se promener dans la rue, histoire de faire soi-disant comme tout le monde, elle ressemble à un incroyable n’importe quoi, et attire donc forcément l’attention sur elle. Il ne faut pas s’étonner de se retrouver de ce fait dans la presse people, affublée d’un accoutrement ridicule.

Mais moi, je suis une future star intelligente, avec un sens de la réalité très évolué par rapport à mes ‘collègues’. Je dois dès maintenant développer ma tenue de camouflage anti-curieux. Mes perceptions du monde ne sont pas encore parasitées par la croissante de mon ego. Ou si peu.

Pour tester la qualité de mon déguisement, j’ai choisi de me rendre à l’anniversaire de mon père. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas vu mes parents, ma quête de célébrité rendant mon emploi du temps plutôt surchargé. Mais pour ne pas attirer les soupçons, il fallait donc bien que je retourne dans ma ville natale, comme si rien n’avait changé, et que j’étudiais sagement à l’université. S’ils savaient.

Le formidable avantage que j’aie entre mes mains (ou plutôt sur le bout de mon nez) est cette fantastique paire de lunettes. Lorsque je les ôte et que je m’habille avec les sombres vêtements informes noirs si caractéristiques de mon passé, je me fonds parfaitement dans la masse.

Ça a marché comme sur des roulettes, mes parents n’ont pas fait la moindre remarque, personne ne s’est retourné sur mon passage. J’ai eu l’impression de régresser, de retourner en arrière. Heureusement, sitôt rentrée dans ma chambre d’hôtel, j’ai remis mes lunettes, et la vraie et unique Stella Strawberry a repris le dessus.


Leçon n°45 : se faire inviter en vacances

38824ca863eeca4e15ecd4a33c97d5d0.jpg'avais décidé de partir en vacances, me reposer un peu avant d'attaquer la rentrée qui promet d'être chargée. Pour changer, je suis retournée en Charente. Incognito. Histoire de bronzer en paix, à abri des regards curieux qui se demanderaient s'ils ne m'auraient pas déjà vu quelque part, je ne portais pas mes incroyables lunettes.

Comme il n'y a rien de pire que d'arriver en septembre blanc comme un cachet d'aspirine, je n'avais pas le choix que de m'abonner à la futile activité qu'est le bronzage. Une semaine à faire la crêpe, c'en est presque traumatisant. Que ne fait-on pas pour devenir une star ?

Et puis, j'ai reçu un coup de téléphone. Comme toute star, même en vacances, on se doit d'être disponible. Ce serait dommage de passer à côté d'une occasion en Or parce qu'on est en train de mouiller ses jolis petits pieds dans la mer. D'autant que pour le coup, j'aurais vraiment regretté d'avoir manqué l’appel.

Mathieu, l'artiste pour lequel je joue les muses inspiratrices, m'a proposé de le rejoindre dans le Sud de la France. Il y possède une villa et il invitait quelques amis pour profiter du soleil. Aux vues du côté passionnant de mes vacances, en solitaire, dans un studio ridicule, à me dorer bêtement la pilule, j'ai accepté. Sans hésiter.

Je me suis retrouvée dans cette immense villa, avec une dizaine de personnes connues, des producteurs, des artistes, et j'en passe, à passer de vraies vacances. Sans frais. Après les quelques mètres carrés qui me servaient de toit, j'avais l'impression de vivre dans un palais.

J'ai fait sensation au milieu ce petit monde. Mon carnet de contacts gonfle à vue d'oeil. Avec toute la modestie qui est mienne, je ne doute pas d'obtenir prochainement des propositions de carrière.


Leçon n°44 : mettre un terme à une relation avec tact et délicatesse

39f782333ba9f1ccad4e49db10e6c753.jpgien ne va plus entre Sébastien et moi. Tout a commencé quand il a appris qu’il allait probablement être transféré en Allemagne. Pour lui, c’est une grande chance, j’en conviens, mais il est hors de question que je l’accompagne. Et d’un autre côté, il serait bête qu’il mette sa carrière de côté pour moi, puisque rien ne dit que notre histoire durera encore des années.

Et quand il a su que je devenais la muse d’un autre, ça l’a rendu jaloux. S’il a décidé de me mettre des bâtons dans les roues, ça ne va pas aller. Est-ce que moi je me plains de toutes les filles qui fantasment sur les footballeurs ? Non !

Il a essayé de me dissuader d’accepter les séances photos, prétextant que Mathieu n’avait pas de talent, que ce serait mauvais pour mon image. On ne doit pas avoir les mêmes références culturelles. S’il avait le même regard que mon artiste, je l’écouterais, mais ce n’est pas le cas.

Je ne supporte pas les disputes, et je les évite au maximum. Je préfère prendre le temps d’écouter les reproches, d’en parler et de tenter d’améliorer calmement la situation. Sauf que celle-ci ne pourra jamais revenir à la normale. Quelque chose s’est cassé entre nous.

Cette relation n’est pas faite pour durer. Mais comme il faut se méfier de ses petits amis, je dois réfléchir à la meilleure façon d’y mettre un terme. Combien de stars se sont fait avoir par d’anciennes conquêtes qui refaisaient surface, avec un paquet de détails croustillants, de quoi régaler la presse et son portefeuille ?

Il faut que ça tourne à mon avantage. Chaque jour, j’ai fait attention à mon attitude, à mon comportement. Pas d’écarts. Une vraie relation, saine, et basée sur la fidélité. Il ne manquerait plus qu’on m’accuse de le tromper. Et comme je le crois capable d’imaginer ça, il va falloir faire vite.

Autour d’un dîner, je lui apprendrai que je le quitte. Que je ne veux pas être un frein pour sa carrière de footballeur, et qu’il mérite de rencontrer une fille bien, là-bas en Allemagne. Bien entendu, je le suis aussi, une personne respectable et honnête, mais c’est pour l’apitoyer. Je ferai mes yeux de chien battu et je sortirai de son appartement, la tête basse, l’implorant de me laisser partir sans me retenir. Bien sûr, je prendrai en route mon sac, mes hamsters et je m’installerai dans une chambre d’hôtel miteuse en attendant de trouver un nouveau toit.

Ce sera l’un de mes plus beaux rôles. Vous en avez les larmes aux yeux, n’est-ce pas ?


Leçon n°43 : devenir la muse d'un artiste

c9eda6896a64b93b8d5235bc8ee52b73.jpg'un des avantages non négligeables des émissions comme la mienne, c'est qu'elles permettent de rencontrer une quantité appréciable de nouvelles têtes. Et pas n'importe lesquelles. Des artistes de tous les horizons. Et forcément, j'en profite pour remplir mon carnet de contacts. Intéressée, moi ? Jamais...

Et parfois, ce sont eux qui viennent me parler en premier. Je les comprends, qui ne rêve pas de faire ma connaissance ? Je ne signe pas encore d'autographes à tout va, mais ça ne saurait tarder. En tous cas, comme je le disais, il arrive que des invités viennent discuter avec moi afin d'en savoir plus. Les lunettes, ça intrigue toujours.

Et puis, il y a des personnes comme Mathieu. Un regard a suffit pour qu'il découvre en moi un incroyable potentiel. Ce jeune homme est vraiment quelqu'un de bien pour avoir de telles idées. Il est photographe et artiste peintre.

Il était venu dans l'émission faire sa promotion car il a beau être plutôt bien reconnu dans son milieu, il souhaitait étendre son public. La télévision étant un très bon moyen de toucher le français moyen, il n'a pas hésité longtemps à jouer de ses contacts au sein de la chaîne...

Après l'émission, il m'a proposé d'aller boire un verre. En tout bien tout honneur. Parler travail. C'est quelqu'un de cultivé, qui s'intéresse vraiment à l'Art. Ça me change agréablement des conversations à rallonge sur le sport. C'est bon pour l'ego de voir qu'il existe des êtres avec qui parler de choses un peu plus intellectuelles.

Après maints compliments sur ma personnalité et le charme fou qui se dégage de mon visage masqué, il veut absolument faire une séance photo. Il veut que je devienne sa muse. Bon, une star ne refuse jamais une telle opportunité artistique, et puis, j'apprécie que l'on fasse autant d'éloges sur ma petite personne.


Leçon n°42 : donner sa première interview

02937552ce553b84edbeee3b0c631616.jpgaintenant, que je fais partie du paysage audiovisuel, et que les français mal réveillés me voient sur leur petit écran chaque matin, on m’a proposé une interview. Bien sûr, j’ai accepté. Une pub gratuite, ça ne se refuse pas.

J’avais donné rendez-vous au journaliste dans mon QG. Je savais bien que cet endroit me serait fort utile. Je suis arrivée un quart d’heure en retard, parce que, bien sûr, une star aime se faire attendre.

L’interview a duré une heure environ. Etant over-bookée, ou faisant tout du moins semblant de l’être, j’ai prétexté un tournage pour ne pas que ça s’éternise. Je veux bien donner de mon temps, mais à trop blablater, il aurait risqué d’amener sur le tapis des sujets houleux. Mieux vaut prévenir que guérir.

Au final, l’interview s’est bien passée. Je crois qu’il était très heureux de me rencontrer, je lui ai même signé un autographe. Nous avons parlé du concept de mes chroniques, de mes passions, de ma carrière.

J’ai oublié de préciser, mais il allait sans dire. Je n’ai pas été interviewée pour un grand magazine, mais pour un programme télé. Ce n’est pas le must, je ne fais même pas la couverture, je n’aurais probablement qu’une petite colonne, mais au moins, mon visage apparaîtra sur une publication nationale. On s’en contentera, non ?

Desmond et Molly sont très fiers de moi. Je crois que je vais afficher l’interview près de leur cage. Qu’ils puissent m’admirer même quand je ne suis pas là.


Leçon n°41 : établir son Q.G.

6a44030977d3b8226d3a7e84585036e5.jpgne star a besoin de souffler. Que ce soit avant ou après son travail. Et même quand elle n’a plus besoin de faire ses preuves, le stress provoqué par sa célébrité l’oblige à décompresser. Ce n'est pas parce que je ne suis pas encore une star que je ne dois pas prendre de bonnes habitudes. Il faut savoir être prévoyant dans la vie et par chance, je le suis.

Tout d'abord, il ne faut pas s'enfermer chez soi et de faire comme si on avait une vie normale. Bon, bien sûr, à petite dose, une star n'a pas non plus que ça à faire. Être célèbre et faire comme tout le monde, cherchez l'erreur.

Il faut donc que la star se pose dans un endroit plus ou moins discret mais néanmoins fort accessible. Sinon comment se faire photographier facilement par des paparazzis ?

Je continue à rêver d’apparaître en photo en train de faire du jogging dans un journal people mais, il y a deux problèmes. Le premier est qu’il n’y a pas de lieu fixe, à part une salle de sport, mais je pense que c’est encore pire que les salons de coiffure. Et puis, deuxième point, ce n’est pas forcément très reposant.

Donc, pour choisir mon quartier général, qu’on appellera QG par la suite, il faut être réfléchi. Je n’ai pas envie de changer de lieu tous les mois. Il faut aussi que je m’y sente bien, que je puisse y voir du beau monde afin que les paparazzis ne se lassent pas et surtout, que je me débrouille pour avoir mon coin VIP. C’est la moindre des choses.

J’ai donc jeté mon dévolu sur un petit café fort sympathique, non loin des bureaux de la chaîne. Un endroit simple et propre. Pas trop encombré par des petits vieux qui viennent jouer leur loto, ni par des ivrognes en mal de grammes d’alcool dans le sang. Une déco sobre mais chaleureuse.

Les patrons vont commencer à me connaître. Je m’installe toujours au même endroit. Quand je serai célèbre, je suis sûre qu’ils me réserveront ma table au fond. Et puis, je leur rends un sacré service en ayant choisi leur café. Les fans viendront visiter ce lieu bientôt cultissime et donc, grâce à ma petite personne, ils vont gagner plein d’argent. Je sais, je suis une star gentille.


Leçon n°40 : passer avec brio l'épreuve test

c58e9aa4362d9b5d4099a4635be0196b.jpge crois qu'il est temps de faire un premier bilan. Voilà une semaine que je passe à la télévision avec mes chroniques sur les associations, et les retombées laissent présager des jours heureux.

Avec le théâtre, j'avais réussi à gérer mon stress, donc, pour le petit écran, tout a parfaitement fonctionné. Le premier passage a été assez encourageant, le second a eu un énorme impact. Au standard, les coups de téléphone se sont multipliés.

'Mais qui est cette jeune femme ?'. On ne m'avait jamais vu à la télé, et je ne suis pas passé inaperçue, mes lunettes m'empêchant toute discrétion. Cela dit, c'est parfaitement le but recherché. Les téléspectateurs ont vraiment été marqués par mon incroyable personnalité, et ma rubrique leur a plu.

Bizarrement, depuis, de nombreuses associations veulent me rencontrer afin que je parle d'eux. Enfin, c'est ce qu'ils disent. Bon, d'accord, c'est peut-être virer parano que de croire qu'ils le font dans un seul but intéressé, à savoir découvrir qui se cache derrière ces lunettes improbables.

Les rumeurs vont bon train d'ailleurs. Beaucoup croient que c'est une personnalité qui tient à faire parler d'elle anonymement. Les gens sont parfois étranges. Je ne sais pas si c'est très flatteur pour moi en plus.

Enfin, bon, devant l'ébullition provoquée par ma petite personne, j'ai le poste. Il va sans dire. Je suis donc officiellement chroniqueuse, mais je compte bien persévérer. La gloire est encore loin.


Leçon n°39 : aller chez le coiffeur

f405f729b08a347b30376ab81fea8ada.jpga première apparition télévisuelle, en direct, s'il vous plait, sera diffusée dans quelques jours. En attendant, je dois être resplendissante. Normal, si je m'affiche à la télé avec un look à coucher dehors, ça ne le fera pas. Quoique. Vu les esprits tordus qui regardent la télé aujourd'hui, ça pourrait faire un carton.

Il a donc fallu que j'aille chez le coiffeur. Passage obligé, mais néanmoins laborieux. Heureusement, la production m'a remboursé cette minuscule dépense, parce que ça m'aurait ennuyé de payer pour ce traumatisant épisode.

Je me suis rendue dans un petit salon de coiffure de quartier, tenu par deux dames d'un âge fort respectable. A quoi bon aller chez un grand spécialiste capillaire, celles-ci feront très bien l'affaire, me suis-je dit. Bien sûr, mes cheveux n'ont en rien souffert, ma nouvelle coupe me convient parfaitement.

Mais de quoi je me plains alors ? C'est simple, les salons de coiffure sont les lieux les plus prisés des commères. A peine installée sur le fauteuil, l'interrogatoire a commencé, avec en arrière fond sonore les blablas ininterrompus des petites grands-mères, ravies d'avoir ici un auditoire si passionné. 'Que faites-vous dans la vie ?' J'ai hésité, vraiment. Puis, je me suis dis qu'avec les ragots qui circulaient ici, ça pourrait être une bonne chose de toucher le troisième âge. 'Je veux devenir une star'.
Tous les regards se sont tournés vers moi. Contentes de l'animation que ma réplique a provoqué, les coiffeuses n'ont pas lâché le morceau, j'ai du leur parler de mon projet à la télévision. J'ai eu l'impression que cette torture durait une éternité. Elles ont adoré mon idée et ont promis de me regarder. Si l'émission test fonctionne, j'ai mon premier fan club. On va longtemps parler de la gentille star aux lunettes dans ce salon.

La prochaine fois, j'engage à domicile un coiffeur muet.