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vendredi, 19 octobre 2007

Leçon n°61 : tester sa popularité

797854d0969f2dd379931ce1403b7127.jpgprès quelques jours d’apprentissage intensif des dialogues de mon futur succès au théâtre, j’ai voulu varier mes occupations. Malheureusement, que peut-on faire avec une épaule accidentée et pour unique compagnie digne de ce nom, deux hamsters et des livres en tout genre ? Pas grand-chose… Histoire de prendre de court l’ennui qui me guettait sournoisement, j’ai décidé de sortir respirer le bon air parisien et accessoirement, d’aller dépenser quelques euros pour récolter les derniers potins people. Une star se doit d’être au courant de la vie passionnante de ses camarades, quand bien même elle les méprise.

Avant de me perdre dans les rues commerçantes, j’ai eu l’idée de mettre mon accessoire fétiche. Joindre l’utile à l’agréable et profiter de cette sortie pour évaluer ma côte de popularité. Il reste amusant de ne pouvoir être reconnaissable que lorsque je porte mes lunettes, tandis que les autres célébrités en usent justement pour être tranquilles…

Mon quartier a tout à envier aux grands boulevards et autres vitrines immobilières du chic parisien. Je me suis toujours contentée de ces boutiques populaires, mon compte en banque ne m’en laissant pas trop le choix. Mais, je me disais, à priori à tort, que ça me placerait près des gens, de mon public, de mes fans. Après deux heures de vadrouille entre les ruelles et leurs petits commerçants, je n’avais pas provoqué la moindre émeute. A peine quelques regards hésitants, est-ce moi ? Quel affront, à croire que personne n’écoute la radio, ne regarde la télé ou ne lit la presse.

Le moral presque à zéro mais ne pouvant me résoudre à l’échec, je suis passée devant le petit salon de coiffure qui avait failli provoquer chez moi un grave traumatisme cérébral il y a quelques mois. Prise d’une témérité inhabituelle, je suis entrée… Immédiatement reconnue par les coiffeuses soudain hystériques, j’ai été placée comme une reine sur l’un des antiques sièges de torture capillaire. Objet de tous les regards et de toutes les questions, j’ai du signer plusieurs autographes à des grands-mères permanentées et l’une des expertes du brushing a même voulu m’immortaliser avec son appareil photo. Etre célèbre est plaisant, mais se le faire entendre dire et répéter par une foule animée, c’est indéniablement mille fois mieux.

Leçon du jour, si on veut se sentir populaire, il faut questionner directement ceux et celles qui nous admirent plutôt qu’attendre en vain des manifestations de reconnaissance spontanées. On évite une sacrée perte de temps et de moral et on maintient son ego au top.


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