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vendredi, 19 octobre 2007

Leçon n°64 : se la jouer overbookée

143a9dbea19067ba6128d52068fd6880.jpgoncrètement, ma vie est réglée comme sur du papier à musique. Je partage mon temps entre la radio, le théâtre, les escapades littéraires et les pseudos tentatives pour courir un peu. Même si cette routine est rassurante, elle n'offre aucune surprise. Or, une star ne peut se permettre de mener une vie plate. Et quel est le meilleur moyen de faire croire à tout le monde que son quotidien est palpitant ? Il suffit de ne jamais être disponible...

Le plus important, en fait, c'est d'avoir une parfaite maîtrise de ses outils de communication. L'épuration des requêtes en tout genre se révèle être un allié redoutable contre les parasites intempestifs. Car croyez-moi, il n'y a pas beaucoup de bonnes âmes, dans ce bas monde, sincérement dévouées à votre cause quand vous aspirez à la célébrité. Triste réalité qui a cependant l'avantage de faire un grand ménage dans le tas de personnes sans intérêt qui souhaitent m'atteindre.

En débranchant mon téléphone fixe pour ne pas être distraite chez moi, ou en installant un répondeur quand j'ai peur de manquer une information capitale pour ma carrière, je parviens à trouver un calme non négligeable au milieu de mon stress quotidien. Et puis, mes hamsters supportent mal d'être dérangés en mon absence, ne sachant pas encore décrocher le combiné.

Il faut aussi songer à filtrer tous les appels de mon portable, ce qui permet de ne pas être dérangée à tout bout de champ. Quel fléau ces mobiles. Ça sonne à longueur de journée, même la nuit. Ça vibre, ça hurle des sonneries ridicules et quand on parvient enfin à le retrouver dans le fouillis de son sac à main, il est déjà trop tard, l'autre a raccroché.

Mais l'invasion ne s'arrête pas là. La nouvelle technologie s'y met aussi pour me casser les pieds. Internet n'est pas toujours mon ami quand ma messagerie s'enflamme sous les attaques de courriers indésirables. La solution ? Installer un logiciel anti-spamm surpuissant et ne répondre qu'aux mails urgents. Parce que, bon, il faut malgré tout vivre avec son temps et profiter de la possibilité d'envoyer balader quelqu'un sans lui parler de vive voix...

Leçon n°63 : Mieux choisir ses ex

d8e63c8a357938e8b1722aacdc8445de.jpge conçois très bien qu'à l'heure actuelle, on ne puisse pas exactement me considérer comme une star. Cependant, comme l'optimisme ne me fait pas défaut, j'y crois toujours, moi, à cette quête incroyable de strass et de paillettes. J'ai parcouru tellement de chemin qu'il est inconcevable de ne pas aller au bout de l'aventure. Mais si mes ambitions étaient probablement en très bonne voie de réalisation, je recommence à ramer sévère à cause d'une stupide erreur de débutante...

J'ai grillé mon CV avec cette énorme tâche dans mon parcours quasi sans faute. Où est donc passée ma crédibilité ? Je suis parasitée malgré moi, ma carrière en prend pour son grade. Quoi que je dise, on ne m’écoute plus. Je me suis laissée éclipser par une étoile qui brillait plus que moi, et on ne me respecte plus maintenant qu’elle occupe d’autres cieux.

Je ne suis plus Stella Strawberry, mais l'ex de ce minable chanteur pour adolescentes hystériques. Ça sonne drôlement moins bien... Dans les couloirs, on murmure cette histoire et on me sourit avec un regard bien niais quand je passe. Dans la presse qui ne me fait toujours pas les yeux doux, mon nom n'apparaît plus en dessous des rares photos de notre idylle. A quoi ça sert alors, si je n'existe plus en tant que moi, future star talentueux, génialissime et modeste ?

Dans quelques années, quand je serai au top, d'accord, ça pourrait à la rigueur faire classe dans mon tableau de chasse d'avoir ce genre de conquêtes pas trop mal fichues. Mais là, étant donné que chaque petit ami est irrémédiablement un ex plus-que-potentiel, il va falloir que je me contente du bas de gamme jusqu'à l’apogée de ma quête...

Je refuse catégoriquement de perdre mon identité. Je ne vais quand même pas me laisser écraser par un individu sans scrupules alors que je suis quelqu’un de fantastique ! J’ai bien l’intention de clamer haut et fort qui je suis pour prouver que ça vaut la peine de se démener pour concrétiser ses ambitions.

Il n'est jamais bon de vexer une célébrité...


Leçon n°62 : être plaquée pour quelqu'un de plus célèbre

c4f6cafd2634f97d2c776be962a85ee8.jpge cœur a ses raisons que la raison ne connait pas. Sauf quand il s'agit de célébrité. Pour un peu plus de gloire, les affinités n'ont pas trop de peine à exister. Et rien qu'à la perspective des zéros sur le chèque de la pension alimentaire, on peut même prendre le risque de voir la belle histoire médiatisée à outrance prendre fin assez rapidement avec un tumultueux divorce.


Je viens d'en faire les frais, sauf que ça ne me rapporte rien. Ni la notoriété, ni le compte en banque plus garni. Que dalle. Il ne me reste que mes yeux pour pleurer, et d'ailleurs, il faut absolument que je fasse un stock de mascara waterproof.

J'ai toujours été prudente quant à la place de l'amour dans ma vie de future star, car il était impensable que ça me détourne de ma folle quête. Mais même en conciliant les deux avec assez de brio je dois dire, les sentiments se sont installés. Accessoirement, j'ai même pris goût à ces allers et retours pour le rejoindre sur le tapis rouge des mondanités auxquelles il était convié. Pas besoin de promesses ou de quoi que ce soit, la situation me plaisait, et pour les photographes, j'affichais sans mentir mon plus beau sourire.

Et puis, un jour, sans prévenir, il m'a dit que c'était fini. J'étais dans la période un peu dingue du succès de la pièce de théâtre, tellement investie dans mon rôle que je n'ai pas réalisé tout de suite ses paroles. Il est parti aussi vite qu'il était arrivé, pas de disputes, pas de larmes, pas de guerre pour la garde des hamsters qui m'appartiennent de toute façon.

Ce n'est qu'une semaine plus tard, au cours de mes habituelles lectures de canards peoplesques, que j'ai tout compris. Il m'a laissée tomber pour une potiche décolorée qui anime son propre talk-show sur une chaîne américaine. Avec une telle réputation, tu parles qu'il ait accouru après ses avances. Et puis, un chanteur dans le vent, avouez que c'est un beau bijou au bras d'une pseudo personnalité qui a besoin d'étinceler. Son ego est perspicace.

Soyons bonne perdante, je n'allais quand même pas me faire éclipser dans ma poursuite de la gloire par une pop star aux dents acérées. C'est moi l'ambitieuse, c'est moi qui doit briller, et celui qui prend mon cœur ne peut que rester dans l'ombre.

En attendant, ça fait mal quand même.


Leçon n°61 : tester sa popularité

797854d0969f2dd379931ce1403b7127.jpgprès quelques jours d’apprentissage intensif des dialogues de mon futur succès au théâtre, j’ai voulu varier mes occupations. Malheureusement, que peut-on faire avec une épaule accidentée et pour unique compagnie digne de ce nom, deux hamsters et des livres en tout genre ? Pas grand-chose… Histoire de prendre de court l’ennui qui me guettait sournoisement, j’ai décidé de sortir respirer le bon air parisien et accessoirement, d’aller dépenser quelques euros pour récolter les derniers potins people. Une star se doit d’être au courant de la vie passionnante de ses camarades, quand bien même elle les méprise.

Avant de me perdre dans les rues commerçantes, j’ai eu l’idée de mettre mon accessoire fétiche. Joindre l’utile à l’agréable et profiter de cette sortie pour évaluer ma côte de popularité. Il reste amusant de ne pouvoir être reconnaissable que lorsque je porte mes lunettes, tandis que les autres célébrités en usent justement pour être tranquilles…

Mon quartier a tout à envier aux grands boulevards et autres vitrines immobilières du chic parisien. Je me suis toujours contentée de ces boutiques populaires, mon compte en banque ne m’en laissant pas trop le choix. Mais, je me disais, à priori à tort, que ça me placerait près des gens, de mon public, de mes fans. Après deux heures de vadrouille entre les ruelles et leurs petits commerçants, je n’avais pas provoqué la moindre émeute. A peine quelques regards hésitants, est-ce moi ? Quel affront, à croire que personne n’écoute la radio, ne regarde la télé ou ne lit la presse.

Le moral presque à zéro mais ne pouvant me résoudre à l’échec, je suis passée devant le petit salon de coiffure qui avait failli provoquer chez moi un grave traumatisme cérébral il y a quelques mois. Prise d’une témérité inhabituelle, je suis entrée… Immédiatement reconnue par les coiffeuses soudain hystériques, j’ai été placée comme une reine sur l’un des antiques sièges de torture capillaire. Objet de tous les regards et de toutes les questions, j’ai du signer plusieurs autographes à des grands-mères permanentées et l’une des expertes du brushing a même voulu m’immortaliser avec son appareil photo. Etre célèbre est plaisant, mais se le faire entendre dire et répéter par une foule animée, c’est indéniablement mille fois mieux.

Leçon du jour, si on veut se sentir populaire, il faut questionner directement ceux et celles qui nous admirent plutôt qu’attendre en vain des manifestations de reconnaissance spontanées. On évite une sacrée perte de temps et de moral et on maintient son ego au top.


Leçon n°60 : faire une virée à l'hôpital

4ee794971607d0b42c0bf6fd3beae6a7.jpgour une star, les vacances dans des paradis tropicaux ne sont pas les seuls voyages susceptibles d'intéresser la presse. Au contraire, trop de paillettes lassent, la perfection engendre l'ennui et les oubliettes tendent les bras. Heureusement, être célèbre ne rend en rien invulnérable et personne n'est à l'abri d'une petite faiblesse qui lui donnera accès à un formidable séjour à l'hôpital. Les variantes sont nombreuses, mais dans tous les cas, de gentils individus en blouses blanches accueillent avec un grand sourire en psychiatrie, urgences ou autres centres de désintoxication. Ce réel bonheur semble être un passage obligé pour pimenter la vie d'une vraie célébrité.

Alors que je revenais d'une mission de la plus haute importance, à savoir me réapprovisionner en livres pour parfaire ma culture, il m'est arrivé un fâcheux et tragique accident. Ayant peut-être un peu forcé sur la dépense, le poids de la connaissance a eu raison de moi.

Une bousculade en quittant le wagon de métro, un faux mouvement inévitable et voilà qu'un magnifique cri a résonné dans les galeries souterraines. La douleur qui a envahi mon épaule fut si forte que j'en serais presque tombée dans les pommes. Cela dit, simuler un évanouissement aurait pu être un excellent entraînement à la tragédie. J'ai encore manqué une belle occasion.

Dans le cadre de mes escapades anonymes, j'avais pris soin de laisser mes lunettes chez moi et c'est donc en parfaite inconnue que je fus menée aux urgences, escortée de charmants ambulanciers. C'est tellement frustrant cet accident. En effet, qui est intéressé par une pauvre fille surchargée de bouquins qui se blesse dans les transports en commun ? Personne. Donc, mauvaise pioche pour apparaître dans la presse.

Finalement, plus de peur que de mal mais le choc m'oblige à me ménager quelques jours. Ne pas travailler ? Fichtre, on annonce ma mort ? Je ne conçois pas de stagner dans un fauteuil plus de cinq minutes. Franchement, mon épaule aurait pu supporter un peu mieux mon maigre fardeau. En attendant d'aller mieux, je ne m'accorde qu'une semaine de repos, non pour bronzer, mais pour travailler ma nouvelle pièce de théâtre. Une star ne doit pas perdre trop de son précieux temps. Surtout quand elle n'est pas encore tout à fait célèbre...

Leçon n°59 : déambuler anonymement

ba11408f2dd94f122b651abdbe64cbbe.jpges stars mettent des lunettes pour se cacher tandis qu'il me suffit d'ôter les miennes pour sombrer dans l'anonymat le plus total. Combien de temps vais-je encore pouvoir profiter du répit qui m'est accordé ? Bon, d'accord, je préfèrerais sûrement que tout aille plus vite et être déjà en train de briller dans vos cieux, mais je reste réaliste. La tranquillité ne va pas de pair avec la célébrité.

Souvent, l'après-midi, bien avant de prendre le chemin des studios, j'erre le long des grands boulevards et je me perds entre les vitrines. Mes yeux clignotent en contemplant ces reflets du luxe, des apparences et du superficiel. Ici, qu'importe l'origine sociale ou géographique, seule la taille du compte en banque entre en ligne de compte. Alors, je me sens misérable, je n'ose entrer, de peur de faire tâche dans ces cavernes aux merveilles.

Dois-je préciser que je me ballade sans mon sympathique accoutrement de star en devenir, et qu'ainsi, je redeviens pareille à la simple étudiante que j'étais. Maintenir ce double m'assure d'une part de préserver ma vie familiale cachée, et d'autre part, de ne pas oublier d'où je viens. Je vous assure que se noyer dans une foule dorée et ses bras chargés d'achats onéreux lorsqu'on n’est qu'une vulgaire jeune fille, ça vous remet l'ego en place.

Qu'il est grisant de marcher si près de ces gens qui ne savent rien de moi, mais qui me regardent de haut. S'ils savaient... Rien dans mon attitude ne trahit ma quête incroyable, j'avance le sourire aux lèvres. Dans ces paradis parisiens, on ne juge les gens qu'à leurs signes extérieurs de richesse, pas à ce qu'ils ont dans la tête. Je jubile de savoir qu'ils font fausse route avec moi.

Profiter de mon anonymat tant que je le peux encore n'est pas l'unique intérêt de ces déambulations. D'un point de vue purement analytique, tout ceci dessert parfaitement mon étude de la célébrité. Les clichés sont tellement omniprésents dans ces quartiers que leur observation ne peut m'être que bénéfique. Quelle source d'inspiration fantastique ! Je vois leurs failles de mes yeux non encore corrompus, et en mettant en évidence ces recherches de la plus haute importance, je deviendrai la star presque parfaite.

A l'heure actuelle, la seule ombre au tableau est que ma collection de sacs n'avance pas vraiment. A vrai dire, à part dans les librairies et autres enseignes culturelles, je ne peux me vanter de dépenses prestigieuses... Mais mieux faut avoir l'esprit bien rempli qu'une garde robe hors de prix qui stagne dans son placard.


Leçon n°58 : s'afficher avec une campagne de publicité

72b65d2eda3509e07c554241cfada27a.jpgl est toujours plus flatteur d'être reconnue pour son talent que son physique. Cependant, comment voulez-vous être considérée comme une célébrité si personne ne sait à quoi vous ressemblez ? Quand on mise sur une personnalité détonante, il est peut-être problématique de travailler dans une radio, à l'abri des stupides jugements physiques. Afin de débloquer cette embêtante situation pour ma carrière, je pense avoir trouvé un concept sympathique.

Il est temps que les gens retiennent mon nom. Je ne vais quand même pas patienter encore cinquante ans pour que mon statut évolue. Ce qui fait une star, c'est son public. J'attends encore le mien, mais j'ai de quoi le faire accourir. Il est peut-être téméraire de s'imposer, mais l'effet de surprise est toujours bon à prendre.

Il faut savoir être ambitieux, et pour une fois, je ne parle pas de moi. Mes patrons ont des rêves de grandeur, et je suis la charitable personne qui va les aider à les réaliser. Je sais, je suis excessivement gentille et serviable mais que feraient-ils sans moi ? Vraiment, si mes idées peuvent servir, c'est avec plaisir que je les marchande.

Bref, pour parler un peu plus concrètement, une campagne de publicité a été réalisée afin de promouvoir ma nouvelle émission radiophonique. De sympathiques affiches vont orner les trottoirs de la capitale et les parisiens auront l'immense privilège de découvrir à quoi je ressemble. Enfin, c'est un grand mot, étant donné que je conserve inlassablement mes génialissimes lunettes de mouche.

Attirés par mon image, intrigués par mon look, curieux de mon talent, comment vont-ils résister ? Au vu d'une manipulation si subtile, je pars confiante. Dans ce bas monde, la dictature des apparences impose qu'on fasse attention à ce qu'on montre si on veut se distinguer. Avec pareils classe et style, ils tomberont vite à mes pieds. J'en rêve déjà.

Avec tout ceci, impossible à l'avenir d'espérer passer inaperçue. Il est impératif que le contenu de mon programme soit à la hauteur de cette opération marketing. On m'attend au tournant. Les choses sérieuses débarquent, fini l'anonymat. La gloire m'attend, si je gère bien.

Bonjour le stress ?


Leçon n°57 : savoir concilier vies privée et professionnelle

cd8347beac888a3a5800736738929509.jpge ne suis pas spécialement enchantée de devoir mon apparition dans la presse à la relation que j'entretiens avec un chanteur à la mode. Je refuse presque catégoriquement que mon succès soit redevable des personnes qui partagent ma vie ou mon lit. Il me semble donc plus que nécessaire de mettre une barrière entre ma carrière et mes histoires sentimentales.

Cependant, les faits sont là. Je ne peux pas le nier, ce pseudo conte de fée médiatisé me fait sortir de l'ombre. Au lieu de cracher dessus, il vaut probablement mieux s'en servir pour attirer l'attention sur mes talents divers et variés. Une mise en lumière gratuite, que demander de plus ?

Je tiens à préciser que je n'ai pas l’intention de jouer les potiches, j'ai déjà refusé le rôle de Madame Météo, ce n'est donc pas pour m'afficher maintenant tout aussi bêtement au bras d'un artiste dans le vent. Dans la folie de ma quête, je persiste à rester un tantinet réaliste. En effet, ma carrière commence à peine à décoller, mais on est loin des sommets que je vise. Toute opportunité de me faire connaître est bonne à prendre, à partir du moment où je parviens à faire comprendre aux curieux quelles sont mes priorités.

Elles ne font d'ailleurs aucun doute. J'entends atteindre la célébrité à force de talent et de persévérance. Les gens seront obligés de me reconnaître pour ce que je suis réellement. Ça tombe bien, j’ai déjà une idée aussi géniale que moi pour ceci.

Pour éviter que ma vie pas tout à fait privée ne fasse de l’ombre à mon travail, il a été décidé avec le jeune homme qui occupe mon cœur de ne pas précipiter notre aventure. Des sentiments non négligeables nous unissent et nous les entretiendrons en nous voyant les week-ends. C’est un bon compromis pour ne sacrifier ni nos carrières respectives ni cet amour qui ne durera probablement pas éternellement. Pour alimenter les choux gras de la presse, je l’accompagnerai en plus aussi souvent que possible dans les réceptions mondaines.

Une star doit tout calculer si elle ne veut pas être prise de court dans l’un des domaines qu’elle affectionne. Je ne peux concevoir de mettre certaines choses de côté. Et finalement, je m’en sors pas mal, à jongler ainsi avec le travail, l’amour et la publicité relative à ma personne. Il faut savoir ce qu’on veut et se donner les moyens d’y parvenir.


Leçon n°56 : revoir son plan de carrière

d3d2129bdc6a5b627a5f60d3a8d4b74c.jpgepuis cette fameuse remise de prix qui récompensa mes chanteurs anglais, ma vie a pris une toute autre tournure. Je n'étais qu'une sombre animatrice radio, quasi inconnue du beau monde. En une soirée, j'ai trouvé un prince charmant et une certaine reconnaissance médiatique. L'un ne va peut-être pas sans l'autre, me diriez-vous, mais il semble évident que cet univers staresque marche fréquemment de la sorte...

Puisque je gravis enfin les échelons de la gloire, ou tout du moins, tente de dépasser les premiers barreaux, je me sens obligée de faire le point. J'ai la modeste chance d'avoir ma propre émission, mais j'ai encore beaucoup trop de contraintes qui font que je ne fais pas ce que je veux. Il est toujours frustrant pour une star de n'avoir pas une totale liberté d'action. Rendre des comptes est parfaitement anti-glamour.

Alors, je suis allée me plaindre. Au vu des mes audiences et de ma récente mise en avant sur le plan médiatique, je mérite mieux qu'un banal douze/quatorze heures. Je tiens néanmoins à souligner qu'il est plutôt dangereux d'imposer ses volontés quand on n'a ni idée de ce qu'on veut, ni de quoi se raccrocher si on doit faire face à un lamentable refus. C'est donc avec de solides arguments en poche que j'ai rencontré les dirigeants de la radio.

Tout d'abord, il m'est apparu nécessaire de changer de créneau horaire. Travailler le midi est bien sympathique, mais l'idée que mes auditeurs aient la bouche pleine lorsqu'ils entendent ma douce voix ne m'enchante plus guère. J'ai fait certaines concessions pour obtenir ce poste, j'estime pouvoir désormais prétendre à quelques choix de plus.

Devant ma volonté évidente d'œuvrer pour le succès de leur radio, qui va, bien entendu, de pair avec le mien, mes patrons m'ont accordée une nouvelle émission qui verra le jour d'ici quelques semaines, le temps de la mettre en place. Je travaille d'ores et déjà sur le concept qui mettra en lumière ma petite personne et ce qui me semble réellement intéressant. Tout un programme, n'est-ce pas ?

Et comme je ne serai à l'antenne qu'en début de soirée, j'aurai la journée entière pour me lancer à nouveau dans un domaine qui m'a permis de me faire connaître, le théâtre. L'appel des planches est si fort qu'il me semblerait stupide de le mettre de côté. Je n'espère qu'une chose, c'est qu'avec la vie absolument dingue que je risque de mener, j'aurai toujours quelques instants à consacrer à Desmond et Molly, mes hamsters. C'est tellement révoltant pour eux d'être délaissés pour une vulgaire carrière. Malgré tout, j'ai fait un choix, celui de devenir une star, et je m'y tiendrai. Ils me remercieront un jour...


Leçon n°55 : jouer avec les rumeurs

0e9fca7dcdc7165035fe2b8a3c6910c9.jpga star manipule les médias lorsqu'il s'agit d'être mise sur le devant de la scène. C'est tout un art de jouer avec les rumeurs afin de les faire plus ou moins tourner à son avantage.

Nous allons mettre en évidence deux cas. Le premier, le plus aisé, est celui de la rumeur directement provoquée par la star en personne. Il me semble non nécessaire d'ajouter que c'est dans le but ultime de (re)lancer les conversations autour de son nombril. Une star sur le déclin sera forcément tentée par un peu de publicité et n'hésitera donc pas à inventer une petite histoire appétissante, à la raconter comme une confidence à une relation qui ne tient pas sa langue, pour finir par découvrir sans surprise quelques jours plus tard que le secret n'a pas été soigneusement gardé...

Il y a ensuite la rumeur intempestive, celle qui naît le plus souvent d'une malheureuse inattention ou d'un dérapage non contrôlé. C'est la plus dangereuse car d'une part, généralement, elle porte vraiment préjudice à l'image de marque que la star persiste à vouloir maintenir, mais aussi, c'est la plus difficile à contrer. Ces rumeurs-là sont lancées par de téméraires paparazzis à l'affût du fantastique scoop qui les couvrira de gloire pour un temps. L'audace des uns fait le malheur des autres.

Maintenant que nous avons vu d'où les rumeurs pouvaient tirer leur origine, étudions le meilleur moyen d'en tirer un parti respectable. Celles dont on est la source ont été préalablement étudiées et il est donc très facile de les remanier. Si c'est une bonne rumeur, comme l'approche d'un heureux évènement, la star se fait une joie d'annoncer officiellement ce qu'elle a obligé tout le monde à apprendre tout bas. Et si c'est une mauvaise, la star est bien bête car les gens sont plus friands de ce qui est compromettant et oublient les autres.

Cependant, il existe un formidable outil de communication pour les stars victimes des mauvaises langues, méritées ou non. Il s'agit des communiqués de presse. Affirmer ou démentir, quant bien même ça ne fait pas totalement loi, cela impose le respect. En effet, ces paroles étant officielles, nul doute qu'elles seront sérieusement reprises dans les médias. Retour à la case départ, la star est remise au premier plan.

Les ragots peuvent détruire une carrière mais aussi en relancer une. La star est prête à tout pour conserver son statut et la rumeur est probablement une arme bien efficace pour ceci.