Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 19 octobre 2007

Leçon n°58 : s'afficher avec une campagne de publicité

72b65d2eda3509e07c554241cfada27a.jpgl est toujours plus flatteur d'être reconnue pour son talent que son physique. Cependant, comment voulez-vous être considérée comme une célébrité si personne ne sait à quoi vous ressemblez ? Quand on mise sur une personnalité détonante, il est peut-être problématique de travailler dans une radio, à l'abri des stupides jugements physiques. Afin de débloquer cette embêtante situation pour ma carrière, je pense avoir trouvé un concept sympathique.

Il est temps que les gens retiennent mon nom. Je ne vais quand même pas patienter encore cinquante ans pour que mon statut évolue. Ce qui fait une star, c'est son public. J'attends encore le mien, mais j'ai de quoi le faire accourir. Il est peut-être téméraire de s'imposer, mais l'effet de surprise est toujours bon à prendre.

Il faut savoir être ambitieux, et pour une fois, je ne parle pas de moi. Mes patrons ont des rêves de grandeur, et je suis la charitable personne qui va les aider à les réaliser. Je sais, je suis excessivement gentille et serviable mais que feraient-ils sans moi ? Vraiment, si mes idées peuvent servir, c'est avec plaisir que je les marchande.

Bref, pour parler un peu plus concrètement, une campagne de publicité a été réalisée afin de promouvoir ma nouvelle émission radiophonique. De sympathiques affiches vont orner les trottoirs de la capitale et les parisiens auront l'immense privilège de découvrir à quoi je ressemble. Enfin, c'est un grand mot, étant donné que je conserve inlassablement mes génialissimes lunettes de mouche.

Attirés par mon image, intrigués par mon look, curieux de mon talent, comment vont-ils résister ? Au vu d'une manipulation si subtile, je pars confiante. Dans ce bas monde, la dictature des apparences impose qu'on fasse attention à ce qu'on montre si on veut se distinguer. Avec pareils classe et style, ils tomberont vite à mes pieds. J'en rêve déjà.

Avec tout ceci, impossible à l'avenir d'espérer passer inaperçue. Il est impératif que le contenu de mon programme soit à la hauteur de cette opération marketing. On m'attend au tournant. Les choses sérieuses débarquent, fini l'anonymat. La gloire m'attend, si je gère bien.

Bonjour le stress ?


Leçon n°57 : savoir concilier vies privée et professionnelle

cd8347beac888a3a5800736738929509.jpge ne suis pas spécialement enchantée de devoir mon apparition dans la presse à la relation que j'entretiens avec un chanteur à la mode. Je refuse presque catégoriquement que mon succès soit redevable des personnes qui partagent ma vie ou mon lit. Il me semble donc plus que nécessaire de mettre une barrière entre ma carrière et mes histoires sentimentales.

Cependant, les faits sont là. Je ne peux pas le nier, ce pseudo conte de fée médiatisé me fait sortir de l'ombre. Au lieu de cracher dessus, il vaut probablement mieux s'en servir pour attirer l'attention sur mes talents divers et variés. Une mise en lumière gratuite, que demander de plus ?

Je tiens à préciser que je n'ai pas l’intention de jouer les potiches, j'ai déjà refusé le rôle de Madame Météo, ce n'est donc pas pour m'afficher maintenant tout aussi bêtement au bras d'un artiste dans le vent. Dans la folie de ma quête, je persiste à rester un tantinet réaliste. En effet, ma carrière commence à peine à décoller, mais on est loin des sommets que je vise. Toute opportunité de me faire connaître est bonne à prendre, à partir du moment où je parviens à faire comprendre aux curieux quelles sont mes priorités.

Elles ne font d'ailleurs aucun doute. J'entends atteindre la célébrité à force de talent et de persévérance. Les gens seront obligés de me reconnaître pour ce que je suis réellement. Ça tombe bien, j’ai déjà une idée aussi géniale que moi pour ceci.

Pour éviter que ma vie pas tout à fait privée ne fasse de l’ombre à mon travail, il a été décidé avec le jeune homme qui occupe mon cœur de ne pas précipiter notre aventure. Des sentiments non négligeables nous unissent et nous les entretiendrons en nous voyant les week-ends. C’est un bon compromis pour ne sacrifier ni nos carrières respectives ni cet amour qui ne durera probablement pas éternellement. Pour alimenter les choux gras de la presse, je l’accompagnerai en plus aussi souvent que possible dans les réceptions mondaines.

Une star doit tout calculer si elle ne veut pas être prise de court dans l’un des domaines qu’elle affectionne. Je ne peux concevoir de mettre certaines choses de côté. Et finalement, je m’en sors pas mal, à jongler ainsi avec le travail, l’amour et la publicité relative à ma personne. Il faut savoir ce qu’on veut et se donner les moyens d’y parvenir.


Leçon n°56 : revoir son plan de carrière

d3d2129bdc6a5b627a5f60d3a8d4b74c.jpgepuis cette fameuse remise de prix qui récompensa mes chanteurs anglais, ma vie a pris une toute autre tournure. Je n'étais qu'une sombre animatrice radio, quasi inconnue du beau monde. En une soirée, j'ai trouvé un prince charmant et une certaine reconnaissance médiatique. L'un ne va peut-être pas sans l'autre, me diriez-vous, mais il semble évident que cet univers staresque marche fréquemment de la sorte...

Puisque je gravis enfin les échelons de la gloire, ou tout du moins, tente de dépasser les premiers barreaux, je me sens obligée de faire le point. J'ai la modeste chance d'avoir ma propre émission, mais j'ai encore beaucoup trop de contraintes qui font que je ne fais pas ce que je veux. Il est toujours frustrant pour une star de n'avoir pas une totale liberté d'action. Rendre des comptes est parfaitement anti-glamour.

Alors, je suis allée me plaindre. Au vu des mes audiences et de ma récente mise en avant sur le plan médiatique, je mérite mieux qu'un banal douze/quatorze heures. Je tiens néanmoins à souligner qu'il est plutôt dangereux d'imposer ses volontés quand on n'a ni idée de ce qu'on veut, ni de quoi se raccrocher si on doit faire face à un lamentable refus. C'est donc avec de solides arguments en poche que j'ai rencontré les dirigeants de la radio.

Tout d'abord, il m'est apparu nécessaire de changer de créneau horaire. Travailler le midi est bien sympathique, mais l'idée que mes auditeurs aient la bouche pleine lorsqu'ils entendent ma douce voix ne m'enchante plus guère. J'ai fait certaines concessions pour obtenir ce poste, j'estime pouvoir désormais prétendre à quelques choix de plus.

Devant ma volonté évidente d'œuvrer pour le succès de leur radio, qui va, bien entendu, de pair avec le mien, mes patrons m'ont accordée une nouvelle émission qui verra le jour d'ici quelques semaines, le temps de la mettre en place. Je travaille d'ores et déjà sur le concept qui mettra en lumière ma petite personne et ce qui me semble réellement intéressant. Tout un programme, n'est-ce pas ?

Et comme je ne serai à l'antenne qu'en début de soirée, j'aurai la journée entière pour me lancer à nouveau dans un domaine qui m'a permis de me faire connaître, le théâtre. L'appel des planches est si fort qu'il me semblerait stupide de le mettre de côté. Je n'espère qu'une chose, c'est qu'avec la vie absolument dingue que je risque de mener, j'aurai toujours quelques instants à consacrer à Desmond et Molly, mes hamsters. C'est tellement révoltant pour eux d'être délaissés pour une vulgaire carrière. Malgré tout, j'ai fait un choix, celui de devenir une star, et je m'y tiendrai. Ils me remercieront un jour...


Leçon n°55 : jouer avec les rumeurs

0e9fca7dcdc7165035fe2b8a3c6910c9.jpga star manipule les médias lorsqu'il s'agit d'être mise sur le devant de la scène. C'est tout un art de jouer avec les rumeurs afin de les faire plus ou moins tourner à son avantage.

Nous allons mettre en évidence deux cas. Le premier, le plus aisé, est celui de la rumeur directement provoquée par la star en personne. Il me semble non nécessaire d'ajouter que c'est dans le but ultime de (re)lancer les conversations autour de son nombril. Une star sur le déclin sera forcément tentée par un peu de publicité et n'hésitera donc pas à inventer une petite histoire appétissante, à la raconter comme une confidence à une relation qui ne tient pas sa langue, pour finir par découvrir sans surprise quelques jours plus tard que le secret n'a pas été soigneusement gardé...

Il y a ensuite la rumeur intempestive, celle qui naît le plus souvent d'une malheureuse inattention ou d'un dérapage non contrôlé. C'est la plus dangereuse car d'une part, généralement, elle porte vraiment préjudice à l'image de marque que la star persiste à vouloir maintenir, mais aussi, c'est la plus difficile à contrer. Ces rumeurs-là sont lancées par de téméraires paparazzis à l'affût du fantastique scoop qui les couvrira de gloire pour un temps. L'audace des uns fait le malheur des autres.

Maintenant que nous avons vu d'où les rumeurs pouvaient tirer leur origine, étudions le meilleur moyen d'en tirer un parti respectable. Celles dont on est la source ont été préalablement étudiées et il est donc très facile de les remanier. Si c'est une bonne rumeur, comme l'approche d'un heureux évènement, la star se fait une joie d'annoncer officiellement ce qu'elle a obligé tout le monde à apprendre tout bas. Et si c'est une mauvaise, la star est bien bête car les gens sont plus friands de ce qui est compromettant et oublient les autres.

Cependant, il existe un formidable outil de communication pour les stars victimes des mauvaises langues, méritées ou non. Il s'agit des communiqués de presse. Affirmer ou démentir, quant bien même ça ne fait pas totalement loi, cela impose le respect. En effet, ces paroles étant officielles, nul doute qu'elles seront sérieusement reprises dans les médias. Retour à la case départ, la star est remise au premier plan.

Les ragots peuvent détruire une carrière mais aussi en relancer une. La star est prête à tout pour conserver son statut et la rumeur est probablement une arme bien efficace pour ceci.


Leçon n°54 : prendre de bonnes résolutions

42b590c672688fcc79f9eeee90ed730b.jpgtre star est un travail à plein temps car il faut constamment masquer ses moindres défauts afin de donner une image irréprochable. Moins une célébrité est parfaite, plus elle devra faire semblant du contraire. Prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir ne peut donc pas être une mauvaise chose.

J'ai donc commencé à penser à des choses parfaitement futiles. Comme le jogging. J'avais arrêté faute de temps. Et de motivation aussi, avouons-le. Mais une star doit entretenir sa forme et après les fêtes, cela peut sembler nécessaire à de nombreuses femmes. Pas à moi, bien entendu, mais il va quand même falloir ressortir le survêtement adapté à la froide saison si je veux espérer croiser un jour l'objectif d'un paparazzi téméraire. Je persiste à vouloir cette photo dans la presse.

Et puis, finalement, comme je n'ai pas grand chose à me reprocher physiquement parlant, je ne bois pas, je ne fume pas, je n'ai donc pas plus de bonnes résolutions à prendre de ce côté-là. Tant mieux, je peux ainsi en prendre de plus sérieuses. La seule chose à travailler serait peut-être éventuellement ma modestie, mais ceci peut attendre encore douze mois.

Il faut que cette nouvelle année soit placée sous le signe de ma réussite professionnelle. Ma bonne résolution dans ce domaine sera de monter en grade. Avec mon formidable talent, il faudrait que je songe sérieusement à prétendre à de plus hauts postes. Et pourquoi pas, projeter de rejoindre une station concurrente, ça ferait toujours parler les mauvaises langues.

L’une des meilleures solutions qu’une star peut choisir afin d’être médiatisée, c’est d’avoir une vie sentimentale intéressante. Tumultueuse, passionnée, hors normes, et j’en passe, tout est bon pour inspirer les magazines. Pour ma part, je pense envisager une relation pseudo sérieuse pour sembler crédible aux yeux du monde. Et tant pis si les mois qui suivront les annonces officielles de romance idéale prouveront que le Prince Charmant n’était, en fait, pas le bon.

Il ne sert à rien de prendre des dizaines de résolutions pour ne pas s’y tenir. En voici déjà quelques unes sur lesquelles je vais devoir me concentre, ambitionnant plus que jamais à devenir célèbre. Je sais que je suis déjà fantastique mais une star ne doit jamais se reposer sur ses éphémères lauriers.


Leçon n°53 : flirter avec une célébrité

0e84afd010f5071031d38cdb2270fc84.jpge pensais qu'être applaudie par un parterre de stars en tout genre était ce qu’il pouvait arriver de mieux à ma carrière lors de cette soirée. Je me trompais. Après la cérémonie, et dans un souci de fêter au mieux cette belle récompense, mon petit groupe de rock m’entraîna dans l’un des ces restaurants si prisés par ceux dont le portefeuille ne semble jamais désemplir. Ce repas était gracieusement offert par la maison de production, bien sûr.

Il était très flatteur pour moi d’être en si bonne compagnie et je savais pertinemment que de curieux paparazzis attendaient dehors. On devinait leur présence par le flot incessant de flashs qui illuminaient la nuit. Ils devaient avoir bien froid, à attendre patiemment notre sortie, mais après tout, chacun son métier. D'ailleurs, ils avaient intérêt à assurer, car on ne peut rêver meilleure publicité que d’être photographié avec des artistes en vue.

Cette soirée fut très festive et me permit de découvrir sous un autre jour ces cinq anglais dont je ne connaissais même pas les prénoms. Shame on me. J’étais troublée par le chanteur mais c’est le guitariste qui commença à me faire la cour.

Mon prétendant usait de tout son talent pour se rendre agréable. Son petit manège ne m’échappa nullement, mais j’étais obnubilée par le chanteur. Je comprenais désormais pourquoi il était devenu si vite la nouvelle idole des jeunes filles qui raffolent de ce genre de héros. Tout en lui est charmant et on devine aisément qu’il ne manque pas d’esprit.

Au détour d’un regard, je me rendis compte qu’il n’était pas insensible à mon incroyable charme. Ou alors était-il simplement intrigué par mes irrésistibles lunettes, ce à quoi je ne voulais croire. Je commence cependant à en avoir l’habitude. Autour de moi, les gens ne font que s’arrêter à de ridicules détails au lieu de chercher à découvrir qui est vraiment leur interlocuteur. C’est lamentable. Stella Strawberry, ce n’est pas qu’un étrange accessoire, c’est aussi une personnalité hors du commun et une modestie sans faille. Enfin, passons.

Les délicats mets défilaient à notre table et je me réjouissais d’avoir été si assidue lors de mes cours d’anglais. J’étais parfaitement capable de tenir une conversation dans la langue de Shakespeare et je brillais ainsi devant mes camarades de table. Au moment de l’addition, j’étais encore pendue aux lèvres de celui qui m’étonnait un peu plus chaque minute.

Bref. La soirée s’acheva sur la presque inattendue proposition de mon gentil chanteur de me raccompagner jusque mon confortable hôtel. Ne connaissant pas le coin et ne pouvant de toute façon refuser une telle opportunité, je m’empressais d’accepter l’offre. C’est avec un immense sourire que je sortis du restaurant à ses côtés. Nul doute que les journaux ne tarderont à relater l’évènement qui fera baver de jalousie toutes ces ados hystériques.


Leçon n°52 : assister à une remise de prix

9a2d59a367f57113f484abc099c5895d.jpgl n'y a rien de plus flatteur pour une star que de voir sa carrière récompensée lors d'une somptueuse soirée, télévisuellement suivie par de nombreux pays. Briller un peu plus que le parterre constitué par les étoiles de la profession, tout en sachant qu'une bonne partie lorgnait avec envie sur le trophée, il n’y a vraiment que les chevilles pour souffrir d'un tel évènement médiatique.

Bien sûr ne vous méprenez pas, ma cheminée n'est pas encore tout à faire prête pour s'orner d'une jolie statuette. De toute façon, je n'ai pas de cheminée. Donc, non, je n'étais point nominée pour quoi que ce soit, mais j'assistais néanmoins sagement à l'une de ces formidables manifestations peoplesques. Accompagnée de Mathieu, j'ai côtoyé ce joyeux troupeau étoilé afin de soutenir, relativement passivement, le petit groupe de rock à qui j'avais fait l'honneur de tourner dans le premier clip.

En effet, grâce au talent de leur producteur, un peu du leur aussi quand même, ils avaient réussi en très peu de temps à envahir les esprits de bien du monde par leurs mélodies un brin commerciales. Ce soir-là, ils étaient donc nominés dans plusieurs catégories, ce qui confirmait que je n'avais probablement pas eu tort d'apparaître dans leur clip. Une référence non négligeable pour mon CV.

J’étais en train de réfléchir à mon émission radio, histoire de ne pas perdre complètement ma soirée au milieu de ces célébrités aussi futiles que leurs accoutrements lorsque j’entendis mon nom. Un projecteur fut dirigé vers moi, m’aveuglant à moitié, ne m’empêchant pourtant pas de distinguer tous ces regards curieux qui se tournaient vers moi.

De toute évidence, mes petits rockeurs avaient du recevoir un prix, mais j’étais bien trop occupée pour l’avoir remarqué. Sans paniquer, je décochais mon plus beau sourire à une foule applaudissant à tout rompre. Le projecteur s’éloigna, et effectivement, je vis le groupe sur scène. J’attendis qu’ils regagnent leur place pour demander à Mathieu ce qui m’avait valu un tel moment de gloire.

Après un rapide sermon relatif à mon manque évident de concentration sur la cérémonie, j’appris que le groupe venait de remporter le prix du meilleur clip et bien sûr, ils pensaient que celui-ci n’aurait pas été si brillant sans son étoile. A savoir Stella Strawberry. Moi donc.

Ils auraient pu me prévenir quand même. Imaginez que je sois fragile, une crise cardiaque est si vite arrivée. Et un tel choc, devant tant de personnages si haut placés, ça aurait fait un sacré bazar. Enfin, heureusement que j’avais eu la présence d’esprit de me vêtir avec goût et sans superficialité, histoire de ne pas faire tâche, noyée au milieu de ce flot de célébrités.

Ces quelques secondes de gloire furent très appréciables mais la soirée ne s’arrêta pas là…


Leçon n°51 : faire preuve d'audace et de persévérance

63d5bc791aa17b389e339810484747ed.jpgarfois, il faut savoir provoquer le destin pour que celui-ci soit à la hauteur de nos espérances. Le mien se doit d'être grandiose, je me sens un peu obligée de l'aider. Il est bien beau de savoir ce que l'on veut faire dans la vie, si on ne se bat pas un peu pour l'obtenir, sans user de violence bien sûr, on restera au stade des rêves.

La télévision n’étant décidemment pas un univers pour une future star de mon niveau, intellectuel bien entendu, je me suis rabattue sur la radio. Les paroles remplaçant l’image, on juge plus facilement la pertinence de l’information, celle-ci n’étant plus dénaturée par une créature physiquement mise en avant.

Armée d’une patience infinie, je suis allée rendre visite à toutes les grandes stations. J’ai passé des heures entières à me perdre dans leurs couloirs. On m’a reçue avec courtoisie, du fait que je ne sois pas tout à fait inconnue mais en vain. En effet, ils sont déjà dotés d’animateurs dont les audiences les empêchent de partir en retraite anticipée. Ils ne savent pas encore ce qu’ils perdent à ne pas m’embaucher.

Cependant, mes déambulations incessantes pour m’exprimer sur les ondes ne sont pas passées inaperçues. Ceci a provoqué de nombreuses rumeurs à mon sujet. Malgré toutes les portes que l’on me fermait, je n’ai jamais abandonné mon but. Une star ne doit jamais être stoppée par de vulgaires échecs. Même quand ceux-ci s’enchaînent de façon impressionnante.

Finalement, les professionnels du milieu ont pas mal parlé de moi, et de fil en aiguille, c’est arrivé dans les oreilles d’une nouvelle radio, dérivée d’une grande chaîne, qui recherchait de jeunes et talentueux animateurs. Epatés par ma persévérance, ma personnalité et mon charisme, ils ont voulu en savoir plus. Ma petite popularité personnelle n’étant pas pour leur déplaire, ils m’ont très rapidement proposé un entretien.

Bien sûr, une star ne refuse quasi jamais de se déplacer lorsqu’elle est désirée. Mais il ne fallait pas pour autant que je semble me jeter sur cette opportunité de carrière. Alors, avec désinvolture, j’ai négocié ma reconversion à la radio. Des chroniques sur les associations, me voici désormais à la tête d’une quotidienne à l’heure du déjeuner. Deux heures de direct par jour, avec une idée, qui, je l’espère, me propulsera très haut dans le ciel de la célébrité.

Par contre, c’est dommage, les lunettes sont plutôt inutiles pour ce métier, mais je les conserve inlassablement sur le bout de mon nez. Stella Strawberry n’est pas Stella Strawberry sans son incroyable accessoire.

Leçon n°50 : dévaliser les boutiques

8c01f99c4aac94d998b8db787d7984ec.jpgui dit star, dit accro au shopping. Des journées entières à parcourir les rayons des grands magasins, essayer des vêtements tous plus chers les uns que les autres, créer un mouvement de panique parmi les vendeuses qui ne savent plus où donner de la tête. Et bien sûr, se faire photographier à la sortie avec d'énormes paquets dont on lira clairement la provenance pour en jeter plein la vue aux passants intrigués.

Mais Stella Strawberry ne fait pas comme tout le monde et ne veut en aucun cas tomber dans le shopping futile. Alors plutôt que de courir après les dernières créations à la mode, je suis allée dévaliser les rayons 'livres' des grands magasins. Le seul inconvénient par rapport aux bouts de tissus, c'est que c'est drôlement plus lourd.

Pourquoi les livres ? Et bien, le temps de retrouver un travail à la hauteur de mon talent, je veux me remplir intelligemment la tête. Une star cultivée, je trouve que c'est de moins en moins fréquent, il faut donc que je me dévoue pour relever le niveau. Que ferait-on sans moi ? Je vous le demande.

Je suis donc allée faire un tour au rayon 'lectures gastronomiques'. Non que j'en aie assez de manger des pâtes à toutes les sauces à chaque repas, mais presque. Cela dit, je commence vraiment à les cuisiner à merveille. Donc, pour varier un peu mon alimentation, pour éviter d'avoir à me payer un cuisinier plus tard et pour épater mes futurs invités, je me suis mise aux fourneaux. Bon, c'est comme tout, j'ai peut-être encore besoin d'entraînement, au vu des ratés qui encombrent ma poubelle.

Puis, j'ai jeté mon dévolu sur les rayons propices à la connaissance. Ma culture générale étant déjà plutôt développée, autant que ma modestie, j'ai néanmoins pensé qu'il serait de bon ton de l'approfondir dans certains domaines. En effet, ça ne sera pas vain lorsqu'il faudra briller dans mon futur milieu professionnel.

Enfin, une visite chez un grand libraire m'a permis de charger mes bras de romans tant classiques que modernes. Ceci pour mon seul plaisir car j'ai aussi le droit de me reposer avec un bon livre. Je ne suis pas encore une star à temps complet.

Bref, nul doute que cette journée shopping sera fort enrichissante dans un futur proche au vu de la tonne de livres qui encombre désormais mon petit chez-moi. D'ailleurs, mes pauvres bras ne risquent pas de l’oublier de sitôt.


Leçon n°49 : soigner la décoration de son intérieur

386d4e12e71b98cc6bdec08d24f43112.jpgivre dans des hôtels, ce n'est pas une vie rêvée pour deux adorables hamsters comme les miens. Desmond et Molly méritaient mieux, alors, après quelques visites immobilières, j'ai jeté mon dévolu sur un sympathique appartement parisien, plutôt bien situé et relativement dans mes moyens. La future star a enfin son chez-soi bien à elle.

Une célébrité se doit d'avoir une maison à la hauteur des zéros qui s'alignent sur sa fiche de paie. Il est quand même plus que classe d'avoir une immense demeure, remplie de pièces vides et inutiles, plutôt qu'un studio de 2 mètres carrés. Pourtant, étaler ainsi sa richesse, ce n'est guère pour moi. Je préfère un petit appartement dans lequel je me sens bien, plutôt qu'un palais royal dans lequel je serais capable de me perdre.

Bien évidemment, après considération de mon salaire, j'ai choisi la location. Mais nul doute que la gloire m'apportera bientôt la fortune, et ainsi la possibilité de devenir propriétaire. En attendant, c'est dans un discret immeuble, proche du métro, moyen de transport indispensable aux non titulaires du permis de conduire, que je me suis donc installée. Située au premier étage, j’ai une formidable vue sur un restaurant asiatique et un immeuble tant délabré qu’on se demande comment il parvient à tenir encore debout.

Les demeures de stars faisant toujours rêver les lecteurs des magazines qui proposent des visites exclusives, il a fallu que j'aménage au mieux l'espace que j'occupe afin qu'on admire un jour mon bon goût. Pour ne pas surcharger bêtement les pièces, j'ai misé sur la carte du minimum vital pour le mobilier. Avec mon regard esthétique, j'ai choisi au mieux une décoration à mon image, colorée mais sans vulgarité ni exubérance. Desmond et Molly adorent.

Et puis, il ne faut pas oublier que les stars ne sont jamais chez elles. Constamment en tournées, tournages ou autres déplacements professionnels, l'hôtel devient vite plus fréquenté que leurs résidences principales. C'est pourquoi je ne trouve point judicieux de dépenser des mille et des cent pour un toit sous lequel on vit à peine, qui coûte fort cher à l'entretien et qui, du fait de son prestige, est un bon plan pour les cambrioleurs en tout genre.

De toute façon, mon compte en banque ne me laisse pas encore assez de libertés pour frôler la folie des grandeurs. Je réviserai peut-être ma position quand il sera plus garni. Une impressionnante villa entourée de verdure et de vaches, j’y songerai quand je serai vieille.