Leçon n°16 : prendre un nouveau départ

on ex-patron m'a retrouvé un travail. Heureusement pour lui parce qu'il n'imaginait probablement pas dans quel pétrin il m'avait mis. Les factures ne se payent (malheureusement) pas toutes seules. Je suis désormais serveuse dans un grand restaurant. Je conserve le même salaire, mais en plus je suis logée. Finalement, je ne perds rien au change.

J'ai donc pris Desmond et Molly sous mon bras et on a emménagé dans une minuscule chambre de bonne près du restaurant. Ce n'est pas très grand, mais ça me suffit et je ne paye rien. Je pense que je n'entendrai plus jamais parler de Michelle. Tant pis pour elle, comme le dit le proverbe, la jalousie est un vilain défaut. Qu'elle ne vienne pas pleurer après moi quand je serai célèbre. Il fallait y penser avant ma vieille.

Après quelques jours de repos (forcé), la course a repris. Comme avant, je prends mes cours l'après-midi, je travaille le soir et je dors le matin. Tout est réglé comme une horloge. Mon nouveau patron est très sympa, et il ne s'est pas non plus opposé aux lunettes. Je crois qu'il a dû en entendre parler. Je suis une curiosité maintenant, les gens viennent me voir, car on leur a parlé de cette fille qui porte d'immenses lunettes de soleil et qui fait un travail irréprochable. Oui je suis modeste, vous savez, c'est ma nouvelle qualité.

Bref, je crois que je commence à devenir populaire. C'est un bon point parce que les personnes qui fréquentent cet établissement sont plutôt des gens "biens", riches et célèbres dans leur milieu. Je pense que je pourrai continuer à remplir un peu mon carnet d'adresses. Si j'ai besoin d'un coup de pouce pour ma carrière, je saurais à qui m'adresser. Pour l'instant, je continue à me débrouiller seule, pour ne rien devoir à personne.

D'ailleurs, je suis sur la bonne voie d'après mon professeur. J'ai du talent. Je me vois déjà en haut de l'affiche, jouant les plus grands rôles. La foule qui m'acclame et scande mon prénom. Les tonnerres d'applaudissements. Que j'ai hâte !

J'ai eu mes parents au téléphone, ils ne se doutent de rien et sont persuadés que je poursuis mes études. S’ils savaient.